Canal+ : Bolloré veut conserver « Les Guignols », mais changer le format
Le patron de Vivendi a assuré qu’il était « hors de question de les supprimer », mais le format et l’horaire ne sont pas encore décidés, a-t-il précisé.
Le président du Conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, a affirmé vendredi à l’Agence France-Presse que si la survie des Guignols de l’info était assurée, « les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués ». « Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été, je le rappelle, créé par Havas il y a 30 ans » et « il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe », affirme l’homme d’affaires breton, qui est à la fois premier actionnaire de Vivendi, maison mère de Canal+, et de Havas.
Cette mise au point de Vincent Bolloré laisse ouverte la possibilité d’une diffusion en cryptée à un horaire différent d’une version raccourcie des Guignols de l’info, actuellement présents à l’antenne en clair du lundi au vendredi, pour une tranche de huit minutes. L’émission pourrait également ne pas être retransmise tous les jours en semaine ou bien se contenter d’un créneau le week-end. Le patron de Vivendi a affirmé vendredi qu’il ne voulait pas supprimer Les Guignols de l’info de l’antenne lors d’une réunion du comité de groupe de Vivendi.
Le Grand Journal sur la sellette
La possible disparition des Guignols de l’info a provoqué une très forte mobilisation sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les médias et le monde politique. Selon plusieurs médias, Vincent Bolloré apprécierait peu la liberté de ton des marionnettes de Canal+. L’homme d’affaires aurait proposé à plusieurs humoristes, dont Florence Foresti, de se produire à la place des Guignols. En marge de son déplacement en Afrique, François Hollande a jugé vendredi que « le temps où le président de la République disait ce qu’il y avait dans les programmes est révolu, mais la dérision, la caricature, ça fait partie du patrimoine », a-t-il insisté. Delphine Ernotte, la future présidente de France Télévisions s’est dite prête vendredi à accueillir Les Guignols sur le groupe public si l’émission venait à être supprimée.
Quant au Grand Journal, grand rendez-vous quotidien en clair animé par Antoine de Caunes, aux audiences déclinantes, il serait lui aussi sur la sellette. La baisse des audiences de la chaîne cryptée diffusée en clair a d’ailleurs coûté sa place au directeur général de Canal+ Rodolphe Belmer, qui va être remplacé par son bras droit Maxime Saada.